Au
nom d'Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Introduction
Louange
à Allah, le Seigneur des mondes.
Que
la paix et le salut soient sur notre prophète Mouhammad qui a transmis avec
clarté, ainsi que sur ses proches, ses compagnons
et tous ceux qui les suivent à la perfection jusqu'au Jour
dernier.
Beaucoup de gens ignorent un grand nombre de règles
qui régissent " les
prosternations de la distraction" durant la prière. Certains les délaissent
lorsqu'elles sont obligatoires. D'autres se prosternent quand il ne faut pas.
Certains aussi font ces prosternations avant la salutation alors qu'elles
doivent être faites après et vice versa. Ainsi, la connaissance de ces règles
est indispensable, surtout pour les imams que les gens prennent pour guides.
J'ai donc voulu présenter à mes frères quelques règles concernant ce
chapitre, en espérant d'Allah - exalté soit-Il -qu'Il en fasse profiter Ses
croyants adorateurs.
Mouhammad ibn Salih el 'Outhaymine
.
Les Prosternations de la
Distraction
Il s'agit de deux prosternations que le prieur doit
accomplir pour corriger les défauts commis lors de la prière pour cause de
distraction. Les causes de ces prosternations sont au nombre de trois :
L'ajout
.
b)
La
diminution .
c)
Le
doute .
Chapitre
1 : L'Ajout
- Si le prieur ajoute volontairement
une inclinaison, une prosternation, une position assise ou le fait de se mettre
debout, sa prière devient alors invalide.
- Si l'ajout est involontaire et que le prieur
ne s'en rend compte qu'après avoir terminé la prière, il doit alors faire les
prosternations de la distraction et sa prière devient valide.
- Par contre, s'il se rappelle de l'ajout pendant
celui-ci, il doit, d'une part, revenir et délaisser cet ajout, d'autre part,
faire les prosternations de la distraction. Sa prière sera alors valide.
Exemple
: Une
personne prie Dohr en cinq Rak'at et ne s'en rend compte qu'au
moment du Tachahoud. Elle doit alors terminer son Tachahoud,
saluer; puis, elle doit faire les prosternations de la distraction et de nouveau
saluer.
- Si elle ne se rend compte de l'ajout qu'après la
salutation, elle doit alors effectuer les deux prosternations de la distraction
et saluer.
- Si elle s'en rend compte durant la cinquième Rak'at,
elle doit tout de suite s'asseoir pour réciter le Tachahoud, saluer;
puis faire les deux prosternations de la distraction et saluer de nouveau.
La preuve : Le Hadith de ‘Abdoullah ibn Mas’oud -qu'Allah
l'agrée-,
qui rapporte que : « Le Prophète
-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
a accompli la prière de Dohr en cinq Rak'at. On lui dit alors : " Y a- t
-il un ajout dans la prière? Le Prophète
-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
répondit :" Non ! Pourquoi? ". Les compagnons répondirent :
" Tu as prié cinq Rak'at ". Alors, le Prophète
-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
fit 2 prosternations. » Dans une version : « Le Prophète-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
replia ses jambes, s’orienta en direction de la Qibla, effectua 2
prosternations, puis salua . »
Rapporté par el Boukhari, Mouslim et d’autres .
La
salutation avant l'accomplissement total de la prière.
-
La salutation avant l'accomplissement total de la prière est considérée comme
un ajout dans celle-ci[1].
-
Si le prieur l'effectue volontairement, sa prière est invalide. Si par oubli,
et au bout d'une longue période, le prieur se rend compte qu'il a
effectué la salutation avant la fin de la prière, il doit alors
la recommencer.
- Par contre, s'il s'en est rendu compte après une courte
durée comme deux ou trois minutes, il doit alors compléter sa prière,
saluer, puis faire les prosternations de la distraction et de nouveau saluer.
La
preuve : Le Hadith d’Abou Houreïra -qu'Allah
l'agrée-,
rapporte que : « Le
Prophète-prières
et bénédiction d'Allah sur lui- mena la prière
de Dohr ou du ’Asr et a salué au bout de 2 Rak'at. Les personnes pressées
sortirent de la mosquée en disant : " La prière a été écourtée
". Puis, le Prophète -prières
et bénédiction d'Allah sur lui- se leva, se dirigea vers une grande pièce de bois[2]
située dans la mosquée et s'appuya dessus comme s'il était en colère. Un
homme se leva et dit : " Ô envoyé d'Allah, est-ce toi qui a oublié ou
bien est-ce la prière qui a été diminuée? ". Le Prophète -prières
et bénédiction d'Allah sur lui- dit : " Je n'ai pas oublié et la prière
n'a pas été diminuée ". L'homme dit alors : " Certes, tu as oublié,
Ô envoyé d'Allah." . Le Prophète -prières
et bénédiction d'Allah sur lui- demanda alors à ses compagnons : " Dit - il
la vérité? ". Les compagnons -qu'Allah
soit satisfait d'eux- répondirent : " Oui ". Le Prophète -prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
s'avança, termina le reste de la prière, puis salua, fit les prosternations
de la distraction et salua de nouveau.»
Rapporté par el Boukhari et Mouslim.
Lorsque l'imam salue avant
que la prière ne soit complète alors qu'il
y a des retardataires et qu'ils se sont levés pour terminer la prière
puis que l'imam se rappelle que sa prière est incomplète et se lève afin de
la terminer, alors [ceux qui sont en train de rattraper] ont le choix entre la
terminer et ensuite faire les prosternations de la distraction ou bien suivre
l'imam, puis après qu'il ait salué, accomplir le reste de la prière, faire
les prosternations de la distraction après la salutation et de nouveau saluer.
Le deuxième cas de figure est le préférable et le plus sûr.
Chapitre
2 : La Diminution
Le délaissement d'un pilier.
- Si le prieur délaisse le Takbir de
sacralisation, qui est un pilier, sa prière est invalide et ceci que le délaissement
soit involontaire ou non , car la prière n'a pas été entamée.
- Si le pilier délaissé volontairement est
autre que le premier Takbir, la prière est également invalide.
- Par contre, si par oubli, le prieur délaisse un
pilier de la première Rak'at et qu'au moment où il s'en rend compte, il
a atteint ce même pilier dans la deuxième
Rak'at, alors la première Rak'at est annulée et la
deuxième prend sa place.
- Si le prieur n'a pas atteint ce même pilier de la
deuxième Rak'at au moment où il s'en rend compte, il doit alors revenir
au pilier délaissé de la première Rak'at, l'accomplir et terminer sa
prière.
Dans les deux cas, il est obligatoire de faire les
prosternations de la distraction après
la salutation.
Exemple
: Une
personne a oublié la deuxième prosternation de la première
Rak'at et ne s'en rend compte qu'au moment où il est assis entre
les deux prosternations de la deuxième Rak'at. A ce moment là, la première
Rak'at est annulée et la seconde prend sa place, c'est à dire que la
deuxième Rak'at est considérée comme étant la première. La personne
complète alors sa prière, effectue les prosternations de la distraction après
la salutation finale puis salue de nouveau.
Autre exemple : Une personne a oublié d'effectuer, lors de la première
Rak'at, la seconde prosternation ainsi que la position assise qui la précède[3] et se rend compte de
l'oubli après s'être relevée de l'inclinaison de la seconde Rak'at. A
ce moment-là, la personne doit revenir au pilier omis de la première Rak'at
(c'est-à-dire la position assise
entre les deux prosternations ainsi que la seconde prosternation). Elle doit
donc s'asseoir, accomplir le reste de sa prière, puis effectuer les
prosternations de la distraction après la salutation finale et de nouveau
saluer.
Le
délaissement d'une obligation.
-
Si le prieur délaisse volontairement une obligation de la prière, sa
prière est annulée.
-
Si par oubli, il délaisse une obligation, puis se rend compte de son
oubli avant qu'il ne quitte la position de cette obligation, il doit alors
l'accomplir et n'aura pas à effectuer les prosternations de la distraction.
- S'il se rend compte de l'oubli
après avoir quitté la position de
cette obligation mais avant d'atteindre le pilier suivant; il doit
alors revenir, accomplir cette obligation, terminer sa prière puis effectuer
les prosternations de la distraction après
la salutation finale et de nouveau saluer[4].
-
Par contre, s'il se rend compte de son oubli après
avoir atteint le pilier qui suit
l'obligation omise,
alors celle-ci n'est plus à effectuer et le prieur ne doit plus revenir
mais continuer sa prière puis effectuer les prosternations de la
distraction avant
la salutation finale.
Exemple : Dans la deuxième Rak'at, une personne se relève
de la deuxième prosternation pour la troisième Rak'at en oubliant le
premier Tachahoud. Puis, elle se rend compte de son oubli avant de se
lever. Elle doit alors rester assise, accomplir le premier Tachahoud,
terminer sa prière et n'aura pas à effectuer les prosternations de la
distraction.
- Si elle se rend compte de son oubli en se relevant
mais avant d'être debout, elle doit alors se rasseoir, effectuer le premier Tachahoud,
terminer sa prière et accomplir les prosternations de la distraction après
la salutation puis saluer de nouveau.
- Par contre, si elle se rend compte de son oubli après
s'être relevée, elle n'aura pas à faire le premier Tachahoud. Elle
doit terminer sa prière et effectuer les prosternations de la distraction avant
la salutation finale.
La
preuve:
Le Hadith rapporté par el Boukhari et d' autres, selon ‘Abdoullah ibn
Bahina -qu'Allah
l'agrée- qui rapporte que le Prophète
-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-en effectuant la prière de Dohr, se leva pour la troisième Rak'at
sans avoir accompli le premier Tachahoud. Les gens se sont levés avec
lui. A la fin de la prière, alors que les gens attendaient que le Prophète
-prières
et bénédiction d'Allah sur lui-salue, il fit le Takbir étant assis, effectua les prosternations de la
distraction et salua.
Chapitre
3 : Le Doute
l'hésitation
entre 2 situations, laquelle s'est produite ? Dans les actes d’adorations, le
doute ne doit pas être considéré dans trois cas:
1)
Si c'est une fausse impression qui n'a pas
d'existence, comme les suggestions du diable
2)
Si la personne doute beaucoup, au point de ne
plus pouvoir faire une adoration sans douter.
3)
Si le doute apparaît après l'accomplissement
de l'adoration, tant que ce n'est pas une certitude.
avoir terminé sa prière, elle doute si elle a prié 3 ou 4 Rak'at. A ce
moment-là, elle ne doit pas tenir compte de ce doute, sauf si elle est certaine
de n'avoir prié que 3 Rak'at.
- Dans ce cas, si elle s'est
rendue compte (qu'elle n'a prié que 3 Rak'at) au bout d'un court
moment, elle doit compléter sa prière puis effectuer les
prosternations de la distraction après
la salutation finale et saluer de nouveau.
-
Par contre, si elle s'est rendue compte de son omission au bout d'un long
moment, elle doit entièrement
refaire sa prière.
Le doute, hormis les trois cas cités précédemment,
doit être pris en compte.